Plaidoyer pour les quillodromes !
- nicolpb

- 24 avr. 2024
- 6 min de lecture
Ce dimanche 28 avril 2024, c’est la deuxième manche du championnat départemental aveyronnais de Quilles de Huit. Après une première manche que l’on qualifiera de « frisquette », c’est cette fois ci la pluie qui va s’inviter sur les terrains aux quatre coins du département : entre 10 et 17 mm de précipitations annoncés pour une température de 7 (min) à 15°C (max). De quoi rapidement causer des reports en cascade du fait de la saturation des petits quillodromes existants du département, dont Centre Presse relatait les difficultés la semaine dernière dans ses colonnes. Difficile pour ces équipements sportifs de grande superficie et très monovalents, d’avoir un modèle économique pérenne, sur un sport ancré de manière saisonnière dans les mœurs des pratiquants. Les collectivités en milieu rural ou urbain hésitent, à juste titre, à se lancer dans des investissements importants chiffrés en millions d’euros, pour organiser 3 ou 4 manches de quilles de huit par an, plus 3 ou 4 manifestations festives.
Les quilles de huit sont-elles donc condamnées à rester sujettes aux affres des printemps aveyronnais capricieux ? Pas forcément !
Chez « Up to you ! » nous réfléchissons à mettre en adéquation les attentes des pratiquants sportifs (clubs, particuliers…) avec les équipements sportifs dans les territoires, pour créer la meilleure expérience possible. Fortement ancrée sur son territoire et composée de sportifs (dont des anciens quilleurs !), notre société coopérative ne pouvait pas laisser de côté la question des quillodromes.
Parlons d’abord des équipements en eux-mêmes ! Selon nous, La priorité c’est de couvrir des terrains de quilles entiers, donc de 20 jeux ! Réduire les coûts en réduisant la taille des quillodromes pour couvrir uniquement 10 ou 12 jeux, c’est bien mais c’est une fausse bonne idée, notamment car ça n’ouvre pas de possibilité pour des replis de manches de championnat.
Vu la superficie à couvrir et le contexte de crise tarifaire de l’énergie, ce serait insensé, en 2024 , de penser la couverture sans panneaux photovoltaïques, qui en plus de permettre un abri, offrent une rente liée à la vente d’énergie qui permet de financer une bonne partie de la structure.
Une question plus rarement débattue est l’intérêt réel de fermer les quatre côtés du bâtiment. En partant du principe que les quillodromes sont essentiellement utilisés sur la saison de quilles de huit, d’avril à début août, est-il obligatoire de tout fermer ? Reprenons l’exemple des prévisions météo de ce dimanche 28/04 après-midi : pluie mais doux avec 13-15°C au thermomètre. C’est donc plus un abri que les quilleurs auront besoin que d’un espace complètement confiné. Nous pourrions aussi imaginer une canicule en juin ou juillet. Une toiture photovoltaïque qui protège les joueurs du soleil sans non plus les enfermer dans un lieu clos sans courant d’air. La question du vent et des circulations d’air se pose quand même sur un lieu complètement ouvert sur les quatre faces. En bordure de bâtiment (au niveau des jeux et des joueurs) compliqué d’avoir trop de vent, qui déstabilise le quillage voire amène la pluie sur les jeux. En prenant en compte tous ces paramètres ainsi que celui de la réduction des coûts, nous avons travaillé sur un modèle de quillodromes semi-fermés :


Tout un pan long est fermé pour protéger les 20 jeux et les joueurs, avec un bardage simple peau en bac acier et translucide pour laisser passer la lumière du jour. Pour une meilleure protection des jeux, la moitié des pignons est fermée. Le reste du bâtiment reste ouvert. Ce bâtiment a été conçu en collaboration avec SCMR, charpentes métalliques à Rieupeyroux, et MECOJIT, solutions photovoltaïques à Capdenac Gare.
Le bâtiment a aussi été conçu assez haut (5 mètres à la sablière / 7 mètres au faitage) pour accueillir d’autres activités sportives. Avoir des grandes surfaces sportives couvertes comme les terrains de quilles et ne pas s’en servir pour résoudre d’autres problématiques du monde sportif, nous pensons qu’il s’agit d’un crime de lèse-majesté ! La polyvalence des installations est une clé importante pour le développement de la pratique sportive.
Prenons l’exemple du football. Les clubs aveyronnais galèrent l’hiver, avec des terrains impraticables, car gelés ou gorgés d’eau, et doivent annuler des entrainements pour les minots ou les adultes. Partout les gymnases sont saturés, réservés à l’année par les sports de salle. La Fédération Française de Football l’a bien compris et tente de développer les équipements, extérieurs ou couverts, pour pratiquer le Futsal. Le Fonds d’Aide au Football Amateur (FAFA) subventionne fortement les collectivités et clubs qui veulent créer ces espaces. Le Futsal peut se jouer sur un revêtement démontable en dalles thermoplastiques, facilement apposable sur tous types de surfaces (bitume, dalle béton ou stabilisé). En quelques heures avec quelques bénévoles, un terrain de Futsal officiel de 44m X 24 m peut être monté ou démonté. A la fin de l’hiver, quand les manches de quilles de huit arrivent, le terrain de Futsal est remballé ou déplacé dans un autre espace communal.
Exemple de montage/démontage de terrains en dalles plastiques type 3X3 ou futsal
Les problématiques des quilleurs et celles de footballeurs ne pourraient-elles pas se recouper ? Pendant que les quilles font relâche ou se calment, les lieux ne pourraient-ils pas être occupés par les « footeux » dont les dirigeants de clubs pourraient proposer une nouvelle pratique, de nouveaux créneaux etc.. On parle football mais dans la même idée, les basketteurs recherchent des endroits couverts pour pratiquer le 3X3 et désengorger les gymnases, le tir à l’arc souhaite des pas de tirs longs, l’ultimate recherche des espaces de grande superficie, l’athlétisme, le vélo…
C’est le moment où vous vous dites, « C’est bien beau tout ça mais ça coûte combien ? ». Chez « Up to You ! » en plus de penser le développement et l’animation des espaces de pratique, nous solutionnons leur financement. Pour que les équipements ne coutent rien ou presque aux communes, une piste s’offre à elles : le tiers investissement. Lors d’un projet photovoltaïque, le tiers investisseur, intervient en tant que partenaire financier dont le rôle est de prendre en charge les coûts initiaux liés à l’installation (charpente métallique etc) et à l’exploitation du système photovoltaïque. L’objectif principal du tiers investissement est de permettre aux bénéficiaires du financement, tels que les particuliers, les entreprises ou les collectivités locales, de réaliser leur projet sans avoir à mobiliser entièrement leurs propres ressources financières. Cela permet de réduire les risques et les charges liés à l’investissement initial, tout en offrant des opportunités d’accès à des projets qui seraient difficiles à financer.
« Up to you ! » se charge de trouver un tiers investisseur pour votre quillodrome grâce à ses partenaires privés ou devient votre tiers investisseur, en proposant aux acteurs locaux du territoire (citoyens, entreprises, clubs, collectivités) un investissement participatif dans notre coopérative. Si le terrain de quilles est existant, cela ne coûtera rien ou presque à la collectivité, voire cette dernière fera des économies considérables ! Comment ? Laissez nous vous expliquer !
L'autoconsommation collective (ACC) est un dispositif encadré par des textes législatifs et réglementaires qui permet de partager de l'électricité produite localement, entre producteur(s) et consommateur(s). Grâce à votre quillodrome et à l’ACC, voici un scénario de ce que pourrait économiser la collectivité à l’année :
Producteur d’énergie : SCIC « Up to you ! » (ou tiers investisseur)
Puissance de l’installation : 838 kWc
Production du site : 922 MWh/an
Consommateurs : Mairie/Communauté de communes / autres collectivités (pr gymnase, écoles), industriels…
Contrat actuel pour la mairie: Achat à EDF à 0,25€/kWh en 2025
Contrat ACC potentiel pour la mairie (à partir de 2025): achat à « Up to you ! » (ou tiers investisseur) de 50% de la production totale du site à 0,18€/kWh
Pour 461 MWh/an (50% production du site) | Sans quillodrome en ACC | Avec un quillodrome en ACC |
Coût/an mairie (2025) | 115 250 € | 82 980 € |
Economie/an | 32 270 € |
Cette opération d'ACC permet de sécuriser contractuellement un tarif sur une consommation donnée, ad vitam æternam, même en cas de forte hausse des prix dans les années à venir. A l’heure où les collectivités sont prises à la gorge par les factures d’électricité et n'ont aucune visibilité sur le futur prix de l'énergie, avouez que tout est bon à prendre. Améliorer l’expérience sportive des pratiquants tout en faisant des économies ! Et ce n’est pas fini, si vous avez un terrain gazonné, une piscine, un gymnase ou une école à proximité de votre terrain de quilles c’est double jackpot !
Les surfaces de toits photovoltaïques peuvent permettre à la mairie de récupérer de précieuses ressources hydriques pour arroser vos terrains gazonnés ou réduire la consommation en eau de votre gymnase, votre piscine ou votre école par exemple, à condition d’investir dans des moyens de stockage et un système de redistribution.
Terminé les restrictions estivales d’arrosage des terrains de football ou de rugby… Avec les 3900 m² de toiture prévues d’un quillodrome, la mairie peut récupérer environ 4500 m3 d’eau par an, soit l’équivalent de l’arrosage de 2 terrains de football par an ou de 500 000 chasses d’eau par an.
Au sein de "Up to you !", c'est la réunion de compétences clés qui nous permet d’être en capacité de monter des projets multifacettes (sport, énergie, citoyen…) ! Nous espérons qu’il n’en faut pas plus pour vous convaincre et que vous n’hésiterez pas à nous contacter pour parler de votre projet de quillodrome ! Notre rôle sera de vous accompagner pour engager une réflexion collective autour de l'équipement sur votre territoire !
« Gabarit à 1 mètre, vous vous pouvez commencer les parties ! »





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